Les dégâts causés par la Covid-19 sont très importants s’agissant des vies humaines et pour notre économie. Aujourd’hui et bien plus encore demain. Mais sur le plan psychologique, ils le sont et le seront bien davantage du fait des restrictions de la liberté de circulation et des échanges humains.
Ces derniers sont largement méconnus car plus souterrains et différents. Pourtant qu’observe t-on ? Un rétrécissement de la vie quotidienne, des sujets de conversation. On ne parle que Covid … Chacun est soumis à un resserrement des mouvements, des déplacements, des pratiques sociales, amicales, familiales. On assiste à un cloisonnement des corps, des esprits, les uns par rapport aux autres. A la difficulté de saisir l’expression des émotions d’autrui masque oblige, s’ajoute le fait de devoir considérer l’autre comme potentiellement dangereux pour soi. Nous glissons progressivement dans une société de la méfiance et de l’évitement.
Que dire des privations frappant chacun: pas de sortie, pas de cinéma, pas d’activités culturelles, pas d’apéro, pas de restaurant, pas de ski, pas de vacances, pas de … L’être humain, être social, est en souffrance. Et plus il est en besoin d’interactions ( on pense en particulier aux jeunes ), plus cette souffrance est grande.
Conséquence: nous observons un repli sur le singulier et une négligence des pluriels déjà pas à la fête ces derniers temps !! L’oubli progressif du plaisir et de la richesse de l’altérité. La fermeture des mondes et le repli de chacun sur son monde interne, son cocon intime, refuge mais en même temps source de souffrance ( il n’a qu’a voir l’explosion des cas de dépressions, insomnies, angoisses …).
Il serait urgent d’ouvrir les fenêtres permettant l’aération de l’esprit, autant que celles de nos espaces de vie. Avant que ceux qui étouffent tombent en asphyxie.