Longtemps sous-estimé par les banques centrales, le retour de l’inflation, ce cancer économique des années 1970-1980, les terrorise désormais.La BCE va donc une nouvelle fois relever ses taux d’intérêt et cesser d’inonder les marchés de monnaie nouvelle, dans l’espoir de calmer les prix. Ce resserrement monétaire irrite au plus haut point les dirigeants politiques. Le crédit devenant plus cher et plus rare, cela pourrait cesser l’activité économique, voire même provoquer une récession. Le tout pour un résultat aléatoire: rien ne dit qu’une hausse des taux étouffera par magie la flambée des prix de l’énergie, principalement alimentée par la guerre en Ukraine et la sous-production d’électricité.
Ce tour de vis ne sera pourtant pas inutile, bien au contraire. Il va contribuer à mettre fin à une aberration économique: la distribution illimitée et sans condition d’argent gratuit. Initiée, à juste titre, pour sortir de la crise de l’Euro et soutenir la croissance dans la tempête, cette politique a naturellement et logiquement encouragé un laxisme budgétaire inédit. Chez nous, il porte le fameux nom de » quoi qu’il en coûte », cet exercice consistant à distribuer de l’argent public à qui en demande et même parfois ne le demande pas !!! A près de 3000 milliards de dette, la ligne de flottaison baisse dangereusement et » nous commençons à devoir compter les sous « , comme le dit poliment notre Prix Nobel Jean Tirole.
Sans les bouées de la BCE, il va bien falloir trouver un minimum de bon sens dans la gestion de la France si l’on veut éviter le naufrage. En réduisant la dépense publique courante, cela va de soi, mais aussi en menant, enfin, les indispensables réformes dont on refuse de parler depuis plus de 50 ans.