Et si le vote pour Trump exprimait le rejet de la radicalité, de l’inclusion, du wokisme, de l’abandon de la méritocratie… ?

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Pourquoi Donald Trump, malgré tous les défauts qu’on lui connaît, en dépit du parcours judiciaire qu’il a traversé ces dernières années, sans oublier ses nombreux excès de langage, a-t-il remporté l’élection américaine avec un nombre record de voix ? Il serait facile, pour le comprendre, de s’en tenir à quelques raccourcis aussi simplistes que parfois bien éloignés de la réalité. Peut-être est-il plus opportun de comprendre pourquoi les démocrates ont perdu. Emettons quelques hypothèses qui pourraient à la fois nous ouvrir des voies de compréhension sur ce qui s’est passé, se passe ou pourrait se passer dans notre pays…

Peut-être que les américains ne pensent pas que ce soit une bonne idée que l’école apprenne à leur fille que si elle aime jouer au ballon, elle est peut-être un garçon et doit ingérer de la testostérone ; à leur fils que s’il aime la danse, il peut réclamer des bloqueurs de puberté.

Peut-être que les américains n’aiment pas se faire culpabiliser pour leur couleur de peau, ne se sentent pas responsables des fautes de leurs ancêtres. Peut-être comprennent-ils que l’encouragement au ressentiment ethnique n’engendre rien de bon. Et peut-être sont-ils mal à l’aise à l’idée que le gouvernement accorde des prêts financiers selon la couleur de peau, comme le proposait Kamala Harris.

Peut-être que certains américains ont souhaité rappeler qu’ils sont des individus libres et que rien ne justifie, en raison de leur attachement à leur pays, qu’on les discrimine à l’embauche ou dans les admissions universitaires. Peut-être que certains, d’origine asiatique, ont protesté contre le racisme systématique dont ils sont les victimes à l’université, au nom d’une logique de quotas qui les punit pour leur réussite.

Peut-être que les américains déplorent la disparition de la méritocratie, des examens d’admission standardisés et des processus anonymisés de recrutement au profit de l’obsession racialiste mal nommée « diversité, équité, inclusion ». Peut-être s’opposent-ils non seulement à l’injsutice qu’elle engendre, mais aussi à la baisse de niveau généralisée.

Peut-être que les américains aiment leur pays, ne considèrent pas qu’il soit structurellement raciste, patriarcal et oppressif, éprouvent pour lui plutôt de la gratitude que de la rancune. Peut- être que le vote républicain n’est pas pour eux un vote de colère, mais, au contraire, une affirmation de leur confiance en leur nation, une réponse aux excès d’une intelligentsia de gauche, qui, elle, instruit sans cesse, et avec la complicité des médias, du monde du cinéma et de la musique, le procès à charge de Etats-Unis et de ses habitants.

Peut-être que les américains n’apprécient pas les outrances des démocrates et leur récupération malhonnête de faits divers pour alimenter des récits mensongers et justifier les émeutes violentes, le pillage et le lynchage. Peut-être soutiennent-ils la police, ne pensent pas qu’il faille la définancer ou la désarmer. Peut-être éprouvent-ils davantage de sympathie pour les victimes de la délinquance que pour les délinquants.

Peut-être qu’ils ne souhaitent pas que leur pays connaisse la même tendance que celle qu’ont connu certaines grandes villes tenues par des maires démocrates comme San Francisco ou Los Angeles : explosion de la violence, des vols à l’étalage, des cambriolages, de la consommation de drogues dans l’espace public.

Peut-être que les hommes américains ne pensent pas que leur masculinité soit toujours toxique. Peut-être aussi que les agriculteurs, éboueurs, ouvriers du bâtiment, conducteurs de poids lourds, pêcheurs en haute mer… supportent mal d’être méprisés par des diplômés en col blanc, qui leur expliquent depuis un bureau avec vue sur Park Island qu’ils sont privilégiés et pollueurs de notre planète.

Peut-être que les américains aiment Elon Musk, malgré son excentricité et ses défauts, parce qu’ils préfèrent ceux qui agissent à ceux qui critiquent , ceux qui agissent, ceux qui créent de la valeur à ceux qui créent des régulations, des impôts, des nouvelles strates bureaucratiques. Peut- être ont-ils des difficultés à apprécier les leçons en bien-pensance qui leur sont adressées par des milliardaires privilégiés tels Beyoncé, Bruce Springsteen ou encore Taylor Swift… les considérant comme des sectaires, des extrémistes ou encore des… retardés.

Peut-être qu’en entreprise, une large majorité d’américains ne se réjouit pas d’assister à des formations humiliantes, où on leur apprend à employer les bons « pronoms » et où on leur explique qu’ils sont inconsciemment racistes, misogynes, transphobes. Peut-être qu’ils préféreraient que leurs patrons financent des augmentations de salaire plutôt que des séances de rééducation.

Peut-être que les américains s’opposent à l’immigration illégale et tiennent à leur identité culturelle.

Peut-être que les américains -s’apercevant que l’élite diplômée adhère à des croyances de plus en plus éloignées du bons sens populaire- redoutent l’augmentation de la pression fiscale, se méfiant des lubies idéologiques que leurs impôts pourraient financer…

La liste pourrait être beaucoup plus longue pour justifier les raisons d’un succès incontestable, hors norme et que personne n’avait anticipé de Donald Trump aux dernières élections présidentielles américaines. Nous aurions toutes les raisons de nous en inspirer, avant que l’imprévisible ne se produise.

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