Cest un bien triste spectacle que nous offre une large partie de nos dirigeants politiques depuis plusieurs mois. Et plus le temps passe, plus la farce devient abracadabrantesque. Aurait-on pu imaginer la démission d’un ministre des Armées, déjà démissionnaire, qui remet sa charge à un premier ministre lui-même démissionnaire, 24 heures aprés sa nomination, que le chef de l’Etat voudrait renommer pour en faire un missionnaire chargé d’éviter la dissolution ?
Les Français sont écoeurés et n’y comprennent plus rien, ou plutôt ils ont très bien compris que le Président cherche par tous les moyens à conserver un pouvoir que l’opinion lui conteste, que les parlementaires lui disputent et maintenant dont son propre camp se défie de plus en plus. Aujourd’hui, c’est la classe politique dans son ensemble qui est discréditée.
S’il s’agissait de cinéma burlesque, on parlerait de comique de répétition, mais force est de constater que notre crise politique menace désormais de se transformer en crise de régime, puis en crise d’Etat. Pourquoi en est-on arrivé là ? Tout simplement parce que depuis plusieurs dizaines d’années on a préféré mettre la poussière sous la moquette plutôt que de s’attaquer sérieusement aux nombreux problémes qui se posent aux français : endettement, dépenses publiques exponentielles, sécurité, poids des impôts et des cotisations, politique migratoire, normes écrasantes, isolement de la ruralité, dépenses sociales, éducation nationale, modernisation de nos structures de santé …
Et à force d’avoir toujours reporté à demain le traitement de ces sujets cruciaux, gouverner est devenu non seulement l’art d’éviter soigneusement les problèmes pour ne pas risquer l’impopularité, mais plus encore, celui de les aggraver dans l’espoir de se maintenir au pouvoir. Et après, certains se disent « surpris » qu’une majorité de personnes pensent que l’action politique n’a plus d’impact sur leur quotidien.
Déligitimation. Le mot est un peu abscons mais aucun autre ne peut mieux qualifier le mal qui frappe pratiquement toute notre classe dirigeante. La crise financière qui plombe le pays serait bien moins inquiétante si nous pouvions encore faire confiance à « nos élites ».
Il faudrait, à l’évidence, rappeler que l’Etat de droit, trésor de notre démocratie, n’est pas le paravent des pulsions despotiques de quelques-uns mais l’arbitre qui garantit la justice et ajuste l’intérêt général aux libertés individuelles.
Parlons-en de la démocratie. Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple dit la Constitution. Pour nos prédicateurs de tous bords, le peuple n’est plus malheureusement qu’un monstre hostile à tenir à distance.
On comprend mieux pourquoi ce grand désordre, cette dramatique confusion et de fait le rejet de plus en plus grand de cette politique politicienne faite de trucages, de combinaisons, d’alliances contre nature, de maquillage, de marchés de dupes… . Se tenir à distance des partis politiques apparaît désormais de plus en plus comme un gage pour agir et avancer.
( article paru dans l’édition de l’Essor sarladais du 10/10/2025)