Tout ce que l’année 2021 recelait d’espoir – sortie progressive de la crise sanitaire, retour à nos vies d’avant et à une convivialité tant espérée, rebond économique rapide, réouverture des cafés, restaurants, bars, cinémas et lieux culturels – s’est déjà dissipée.L’enthousiasme né des promesses du vaccin contre le Covid, résultat pourtant inespéré dans ces délais du génie et de la persévérance, a fait place à la consternation devant le faux départ, en France, de la campagne de vaccination.
On enrage. Sous nos yeux, l’appareil d’Etat fait la démonstration de son impotence. Alors qu’on nous assène depuis des lustres que l’organisation administrative française est l’une des plus efficace au monde, que notre santé publique est enviée du monde entier, et donc que notre fiscalité sert à la réussite collective … rien ne se passe.
Dix jours après la livraison des premières doses, notre système de santé les injecte au compte-gouttes. En dix jours, il a déjà transformé un parcours logistique en usine à gaz. Embolisée par la paperasse, tétanisée par le risque des poursuites, paralysée par les procédures, notre administration se ridiculise. Après les masques, après les tests de dépistage, voici l’incroyable histoire des vaccinations.
Nous voilà devant un Etat malade de ses boursouflures, englué dans des procédures bureaucratiques, incapable d’agilité quand l’urgence le rattrape. Le monstre froid, qui ne fait confiance à personne- ni aux collectivités locales ni à la société civile- n’a cessé de se mordre la queue. Ce n’est pas d’une réforme, évoquée depuis des lustres, mais d’une révolution structurelle qu’il a besoin. L’urgence est grande.