Il y a quelques jours la dauphine de Miss France a été la cible d’un flot d’insultes antisémites après avoir révélé ses origines. Ces injures à caractère raciste et incitant à la haine raciale ne peuvent que provoquer indignations et provoquer à nouveau un vaste débat sur la place et l’attitude des réseaux sociaux.Le bras de fer, anormalement déséquilibré, qui s’engage depuis des années entre les nouvelles puissances numériques et les modes traditionnels de régulation – étatiques, éthiques et juridiques – n’est pas uniquement commercial et juridique: il est avant tout éminemment moral.
Tout n’est pas permis dès lors que la dignité d’une personne est en jeu. Il est ainsi insupportable que Twitter suspende des comptes de parlementaires nationaux de sa propre initiative pour des propos relevant de la liberté d’expression, et laisse se déverser sans réagir la haine au motif que cela ne touche qu’un concours national…
Le débat sur la préservation de l’anonymat est clairement lancé et lourdement en cause: il n’est toutefois qu’annexe au regard de la question centrale de la responsabilité des plateformes en ligne qui ont accès à l’identité réelle de ceux qui utilisent leurs réseaux. Elles ne pourront pas indéfiniment invoquer une neutralité à géométrie variable qui porte de plus en plus à préjudice et touche l’individu dans des dignités.
