On aurait voulu peser au soir des dernières élections départementales et régionales le rapport des forces sorti des urnes.
Observer la victoire surprise de la droite, à qui le choeur politico-médiatique promettait une cuisante défaite, et qui, dans les scores élevés de ses principaux leaders régionaux, retrouve soudain des couleurs et, qui sait des raisons d’espérer… Commenter la contre-performance du RN, auquel on promettait au moins 3 voire 4 régions. On aurait voulu, en somme, faire de la politique, mais l’abstention – vertigineuse – suspend l’analyse et sonne l’alerte civique.
Car il ne faut pas s’y tromper : quand l’abstention atteint un tel niveau, il n’est plus permis d’y voir un simple effet de l’arrivée des beaux jours, de la pandémie ou de l’ennui compréhensible qu’inspirent les enjeux départementaux et régionaux. Si près de trois électeurs sur quatre ont choisi de ne pas se rendre aux urnes, ce n’est pas le fruit du hasard ni de l’oubli !!! C’est le signe d’une véritable sécession démocratique, le témoignage irréfutable du discrédit qui frappe les partis politiques traditionnels, au premier rang desquels, celui d’Emmanuel Macron, qui était censé- quelle ironie- « réduire la fracture démocratique »… mais aussi, c’est une surprise, le RN, qui, pour être depuis longtemps dans le paysage, n’est plus épargné par la colère des Français.
Cette colère, tout la nourrit depuis trente ans et ne cesse de progresser inexorablement : le chômage, l’immigration incontrôlée, l’insécurité, l’islamisme, la paupérisation, l’inflation réglementaire, le matraquage fiscal, la faillite de l’école ou encore l’écologie punitive…
Tout cela, de tout évidence, nourrit aujourd’hui cette dissidence civique et demain si rien n’est fait…
