Il n’y a pas de fatalité

I

Natif du village où il est élu depuis 1989, le Maire de cette commune a vu au fil des années, les commerces baisser leur rideau et les services publics disparaitre : la Boulangerie en 2014, la Boucherie en 2015, l’Epicerie-dépôt de pain et tabac un peu après, sans oublier la Poste. Il ne reste plus qu’un café et il risque de fermer dans quelques mois…

Pour arrêter la désertification, le Maire s’est battu et fait voter le projet d’un commerce multi-services, dans un bâtiment neuf construit par la Mairie. Restait à le mettre en gérance avec « une contrainte » au bail : « créer un point de rencontre dans lequel on trouverait des produits locaux et aussi toute une gamme de services, pour recréer un esprit village ».

C’est désormais chose faite. A côté d’une offre de produits alimentaires, fournis en grande majorité par des producteurs du cru, on y trouve un dépôt de pain, un dépannage de tabac, un service de retrait de colis et relais de la Poste, de cordonnerie et de serrurerie et même un espace café-snack !!

Comme ici, pas loin de chez nous, on assiste à une renaissance de certaines campagnes. La tendance s’inscrit dans une lente dynamique à l’œuvre depuis quelques années et qui semble s’accélérer. La Covid a mis en évidence les limites de la densité des métropoles. La promiscuité, l’étroitesse des logements, le manque d’espaces verts, l’anonymat, le coût des loyers… s’y ajoutent les conséquences du réchauffement climatique avec ses épisodes de canicule.

Ceux qui avaient déjà des projets de départ pour la ruralité vont probablement les concrétiser. A moins que la crise économique ne vienne chambouler leurs plans.

A la campagne, les effets de récessions sont plus forts que dans les centres urbains, car le tissu économique y est moins dense et varié. Faute de perspectives d’emploi, une partie d’entre eux pourraient rester en ville.

Sauf que le développement du télétravail peut être un élément déclencheur pour des ruraux partis à la ville qui rêvent de revenir dans leur région d’origine. D’autant plus que le travail à distance lève le problème de l’emploi du conjoint, un frein au départ.

L’exemple cité plus haut nous le rappelle. Le monde rural sous-estime parfois son potentiel et ses réussites et s’interdit bien souvent de croire en ses ressources pour le futur. Les communes qui s’en sortent ont réussi à dépasser le repli sur soi, à entreprendre, fortes de leurs capacités à accueillir « ceux qui n’en peuvent plus », en ville. Et ils sont nombreux.

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