La concomitance entre la gestion sanitaire et la préparation des élections départementales et régionales met en lumière la double question du rôle des collectivités territoriales et du poids politique de leurs exécutifs.
Des débats sur l’approvisionnement en masques à l’accompagnement des procédures vaccinales, en passant par les incitations aux ouvertures, on a vu nombre de figures locales chercher à palier les lenteurs de l’Etat, sinon à le contourner, à vanter la réactivité de leur échelon, à plaider pour un renforcement de leurs compétences.
Faites-nous confiance ! Tel est le message qu’il faut retenir et on est légitimement en droit de se demander s’ils n’ont pas raison. L’Allemagne étant un beau modèle de comparaison…
C’est en partie pour cela que le Premier Ministre vient de remettre à l’agenda le projet de loi 4D, comme décentralisation, différenciation, déconcentration et décomplexification. Pas de « bing bang territorial » à attendre , mais l’opportunité de transférer ou partager une poignée de compétences en matière de logement, de gestion des routes ou encore des sites Natura 2000…
Des petits pas allant dans la direction que souhaitent les assemblées d’élus qui ne peuvent que les approuver, tout en les jugeant trop timides. Mais si le gouvernement et les collectivités locales s’en saisissent sans faux-fuyant, il y a un des quatre « D » qui peut avoir une portée véritablement révolutionnaire : celui de la « différenciation ».
Derrière ce mot « techno », la possibilité pour les collectivités locales de s’organiser, enfin ( !!), en prenant en compte leurs spécificités, respectant les identités locales et permettant de gagner en efficacité. C’est ce qui existe déjà pour la Corse et pour plusieurs entités ultramarines.
Redessiner la France en renonçant aux contraintes linéaires d’un jardin à la française. Une ambition qui pourrait redessiner la France de demain.