L’heure n’est pas au mea culpa. Contemplateur de son propre désastre électoral, le Président de la République cherche à sauver les meubles en mettant en garde les Français contre la tentation des extrêmes, qu’il a pourtant contribué à faire monter.
Et pendant ce temps, nous assistons, incrédules, à un spectacle que mêmes les plus ingénieux cinéastes de Netflix n’auraient jamais imaginé. Eric Ciotti ouvre le bal, emportant soi disant son parti politique dans les bras du RN. On tombe de l’arbre, il l’a fait sans même s’être concerté avec les principaux lieutenants de son parti et de toute évidence contre l’avis de son champion préféré pour la prochaine présidentielle à savoir Laurent Wauquiez. Dans cette débandade surréaliste c’est au tour de Marion Maréchal le Pen, tout juste arrivée chez Reconquête et tête de liste aux européennes, de partir en courant vers le RN oubliant tous ses beaux discours des semaines précédentes.
En face on n’est pas en reste. Après s’être battus comme des chiffonniers, Insoumis, communistes, socialistes et écologistes avancent maintenant comme un seul homme, sans vergogne. Peu importent leurs divisions et leurs profondes divergences programmatiques, les insultes échangées et les coups bas. Oubliés, l’antiparlementarisme et les accents antisémites, les déclarations pro-hamas et pro-Poutine de JL Melenchon et de ses courtisans. L’urgence est à l’union. Embrassons-nous. Folleville.
Si, à droite, le spectacle est affligeant, celui qu’offre la gauche – comme si de rien n’était – l’est tout autant. Pourquoi l’indignation serait-elle à sens unique ?
Et le Président n’est pas en reste dans cette situation ubuesque. Il provoque une conférence de presse mercredi dernier pour rassurer tout le monde et parmi ses différents arbitrages annonce qu’il avait décidé de retirer la réforme de l’assurance chômage qu’il avait engagée. Le lendemain matin, son Premier Ministre affirme tout le contraire et précise qu’il signera le décret relatif à la réforme de l’assurance chômage non pas le 1er décembre mais le 1er juillet, c’est à dire quelques jours avant le second tour des élections législatives. Mais comment peut-on à ce point ignorer le bon sens, pour ne pas dire plus …
On marche vraiment sur la tête, et on peut facilement imaginer que tout cela n’est qu’un début. On peut s’attendre au pire dans quelques semaines, dans un mois ou deux ou d’ici un an.