Face à la tornade Trump

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Une fascination teintée d’inquiétude étreint les Européens depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Contrairement à ses prédécesseurs démocrates, le 47e président des Etats-Unis ne fait aucunement mystère de sa feuille de route : America first. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour favoriser son économie domestique au détriment de toutes les autres, fussent-elles alliées. De la sortie de l’accord de Paris sur le climat jusqu’à l’augmentation unilatérale des droits de douane en passant par une baisse massive des impôts et des contraintes réglementaires pesant sur les entreprises américaines, Donald Trump va sortir l’artillerie lourde pour favoriser le made in USA. L’euphorie des marchés boursiers outre-Atlantique montre combien le monde des affaires lui fait confiance pour y parvenir.

Rien ne sert de pleurnicher devant ce retour de force de l’Oncle Sam, regardons plutôt la réalité en face. Il va être difficile de se mettre d’accord entre Européens pour mener un bras de fer commercial avec les Etats-Unis : les Allemands voudront continuer à vendre leurs voitures et leurs machines-outils, les Français leur vin, les Irlandais leurs médicaments … . Mais on peut au moins commencer par en finir avec nos délires technocratiques. Au cours des cinq dernières années l’Union européenne a produit deux fois plus de normes que les Etats-Unis, elle a maintenu un prix de l ‘énergie artificiellement élevé, imposé une réglementation qui est en train de tuer notre industrie automobile… . Chacun le sait, «  la muraille réglementaire que l’Union européenne rêve d’opposer à ses compétiteurs n’a aucune chance de tenir dans le monde de plus en plus brutal qui se dessine sous nos yeux ».

A Paris aussi, il serait temps de se réveiller. Tout se passe comme si nous vivions dans une bulle, à l’abri des fracas du monde. Quand les Etats-Unis ou l’Italie baissent massivement leurs impôts, nous nous apprêtons tranquillement à augmenter encore les nôtres, avec un retour de l’ISF qui ne dit pas son nom. Quand nos concurrents travaillent tous de plus en plus longtemps, nous songeons à remettre en cause le report de l’âge de la retraite. Quand nos voisins baissent leur dépense publique pour investir davantage, nous détenons le triste record du deuxiéme plus fort déficit de l’Union européenne ( derrière la Roumanie !). C’est vrai qu’il est facile de taxer les retraités qui ont payé toute leur vie ou les actionnaires qui paient déjà de lourds impôts que de mettre enfin l’Etat et les collectivités locales au régime sec.

Notre gouvernement semble redouter davantage la capacité de nuisance de François Hollande et de ses quelques amis que celle de Donald Trump. Il est sérieusement à craindre que l’histoire ne lui donne pas raison.

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