Quel est le prix à payer pour stopper la folie expansionniste de Vladimir Poutine ? Deux semaines après l’invasion de l’Ukraine, et alors que l’escalade des sanctions n’est pas achevée, on commence à mesurer les répercussions du conflit.
Elles prennent la forme d’un choc énergétique géant qui semble inévitable, qui fait craindre le retour de la stagflation, ce monstre économique combinant flambée des prix et faible croissance, douloureusement expérimenté dans les années 1970.
La première partie de l’équation est déjà sur la table : la hausse vertigineuse des cours du pétrole et du gaz prend particuliers et entreprises à la gorge. Mais l’Etat veille : à circonstances exceptionnelles, il en épongera une partie. Voilà un refrain que l’on connaît !!!
L’art de la politique étant de faire des choix, libre au gouvernement de se donner pour mission de protéger les Français contre tout, y compris l’inflation.
Mais dans la situation calamiteuse de nos finances publiques – 2800 milliards de dettes – il a en retour le devoir d’expliciter comment seront financées ces dépenses exceptionnelles qui nous mènent au bord du gouffre.
Non pas en faisant miroiter les fruits d’une croissance hypothétique, mais en précisant à travers quelles économies et surtout quelles réformes !!! Cette obligation vaut d’ailleurs pour tous les candidats à la présidentielle, aussi prodigues les uns que les autres.
A côté de ces mesures de court terme, le cataclysme ukrainien impose une réflexion de fond sur la politique énergétique européenne. L’Allemagne démontre, malheureusement, ce qu’il en coûte de renoncer à sa souveraineté par pure idéologie, pour confier son approvisionnement à la Russie de Poutine. L’abandon du nucléaire par Berlin fut une faute économique et politique impardonnable.
Après s’être imprudemment engagée sur le même chemin, la France a fini, in extremis, par reprendre ses esprits. Il était temps : la guerre en Ukraine nous confirme que le grand basculement sans garde-fous vers le tout-renouvelable est un piège mortel.