Par quel mystère un impératif économique – équilibrer un système en déficit structurel – et une évidence démographique – de moins en moins d’actifs, et de plus en plus de retraités – se présentent-ils chaque jour un peu plus comme une sorte de combat politique entre le bien et les forces du mal.
L’esprit d’habitude ? La société de loisirs ? Le mépris du goût de l’effort et du travail ? L’enfermement idéologique ? La crainte du feu d’artifice social que les Français déclenchent dès qu’ils entendent le mot réforme ? Tout cela compte probablement, mais c’est un peu court ! En tout état de cause, on a connu des entreprises lancées avec plus d’entrain.
« Un arbre tombe toujours du côté où il penche » dit le proverbe ; mais force est de reconnaître que depuis qu’Emmanuel Macron est Président de la République, tout penche du côté de la dépense publique. A la promesse libérale originelle répond une pratique étatique compulsionnelle : aides, chèques, subventions, partout, tout le temps, au moindre grincement, et parfois sans !!!
Le report de l’âge de la retraite à 65 ans offrirait une économie d’une trentaine de milliards d’ici à 2035. Certes.
Mais dans le même temps, la Cour des comptes déplore 600 milliards de dépenses supplémentaires en deux ans (2020 – 2022), dont 140 milliards au titre de l’épidémie de Covid.
On le voit donc, cette réforme est à rebours de nos politiques publiques, mais aussi du climat d’assistance mécanique, d’esprit de dépenses, désormais bien installé. Enfin, comment afficher objectivement 30 milliards d’économies pour notre système de retraite quand en face on vient d’en dépenser 140 milliards – soit presque cinq fois plus – uniquement en 24 mois au nom « du Covid » ?