Joséphine Baker, un modèle à bien des égards

J

Joséphine Baker, qui entre au Panthéon, n’a évidemment pas le profil classique des grands personnages jusqu’ici honorés dans la nécropole de la République : meneuse de revue, chanteuse, agent de la France libre, vedette internationale, à la tête de la lutte antiraciale… Et pourtant, qui pourrait contester cette légitime décision ?

Joséphine Baker au Panthéon, c’est la conséquence aussi d’une histoire d’amour entre une grande dame et un pays.

A bien y réfléchir, quand on la félicitait pour son action dans la Résistance ou pour son prestige mondial, elle répondait «  qu ‘elle ne faisait que rendre à la France ce qu’elle lui avait donné ». Formule admirable d’une petite Américaine fraîchement débarquée dans le Montparnasse des Années Folles et devenue une coqueluche par son immense talent.

Elle portait un nom d’impératrice, Paris fit d’elle sa reine. Elle ne cessa de lui rendre grâce.

Ce que la France lui avait donné tient en quelques mots : un pays étranger, qui lui a offert toutes ses chances de réussite, où elle était immédiatement devenue une artiste. Ce qui choqua éventuellement son époque, c’était sa liberté de ton, l’originalité qui se dégageait de ses spectacles. En aucune maniére sa couleur de peau.

Cet état d’esprit semble aujoud’hui manacé. De multiples courants veulent assigner chacun à sa race, son sexe, sa religion, prêchant le ressentiment, théorisant la guerre des uns contre les autres.

Féminine, drôle, engagée, moderne, courageuse et volontaire, Joséphine Baker est un parfait contre-exemple de ce modèle communautariste, indigéniste, dangereux.

Oser Joséphine au Panthéon, c’est y faire entrer l’universalisme… l’essence même d’une certaine idée de la France.

Faire un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.