Première destination mondiale, la France souffre de problèmes structurels qui freinent sa croissance et aboutissent à des incohérences. Les recettes générées par le tourisme placent notre pays en troisième position seulement, derrière l’Espagne et les Etats-Unis. Voilà qui est paradoxal. La concurrence mondiale continue de s’organiser et, sans une politique d’envergure, notre pays pourrait connaître de graves difficultés dans les années à venir.
Alors que l’on sait que d’ici 2030 le tourisme mondial devrait enregistrer une forte progression (+ 50 %), il semble indispensable que le tourisme en France fasse l’objet d’une prise en considération sérieuse. C’est un impératif économique. Surtout après la période que nous venons de traverser et qui a fortement ébranlé nombre de nos entreprises. Pourvoyeur de centaines de milliers d’emplois, ce grand secteur d’activité est un atout pour notre pays, pour toutes ses régions. Il doit être impérativement repensé pour aboutir à l’édification d’une économie touristique forte.
La dynamique promise par certains acteurs, avec le choc de compétitivité (qui n’est en réalité qu’un choc de complexité) risque d’être illusoire si l’on ne donne pas à ce secteur des moyens à la hauteur de son immense potentiel économique. Aujourd’hui, le tourisme représente 7 % du PIB – soit plus que l’industrie automobile ! – mais ce pourcentage pourrait être nettement amélioré grâce à une politique offensive, moderne et volontaire.
Nous devons par exemple oser le pari de la diversité et de la complémentarité de nos paysages, en misant notamment sur nos campagnes et nos territoires ruraux. Il n’y a qu’à voir le succès de l’oenotourisme par exemple, dont l’attractivité ne cesse de se confirmer auprès des voyageurs.
Il faut aussi créer une situation propice à la pérennisation de l’emploi, gage d’économies pour l’employeur qui ne serait plus contraint de recruter, de former, saison après saison, mais aussi gage de stabilité et de sécurité d’emploi pour les salariés. Par ailleurs, notre industrie du tourisme souffre de normes de plus en plus complexes et coûteuses, de l’instabilité fiscale et juridique, des 35 heures, de la fiscalisation des heures supplémentaires…. Les questions sont nombreuses : l’amélioration des conditions de chômage partiel, l’allègement des charges de l’employeur, la concurrence et la règlementation des locations saisonnières, le rythme des vacances scolaires et le zonage académique, le logement des travailleurs saisonniers, la promotion de la France à l’international, la formation des jeunes aux métiers du tourisme, un meilleur apprentissage des langues étrangères, la création d’un label « France »…
Autant de sujets auxquels il m’a été donné d’être confronté dans l’exercice de mes fonctions d’adjoint à l’économie touristique à Sarlat ou de vice-président de l’Office de Tourisme ces six dernières années et auxquelles il faut répondre audacieusement. Il s’agit là, bien entendu, d’un impératif national, qui mériterait, au plus vite, des états généraux. Dans l’intérêt bien compris de notre économie, de l’emploi et des acteurs touristiques qui font la richesse de notre pays.