Armé d’un microscope, voilà le politologue transformé en entomologiste. Il observe interloqué les mouvements minuscules des candidats de la gauche à l’élection présidentielle de 2022.
Et il n’en croit pas ses yeux. Plus les candidatures se multiplient et plus les intentions de vote cumulées baissent … Le résultat de cette addition est encourageant comme celui d’une soustraction. Rien n’y fait.
Après quatre mois, la candidature d’Anne Hidalgo est plus immobile que la voiture d’un parisien qui aurait eu l’idée invraisemblable de s’aventurer dans les rues de sa ville. Yannick Jadot, JL Mélenchon, Fabien Roussel aimeraient tirer profit du surplace, mais rien n’y fait, le vent souffle à droite et disperse la gauche.
Le paradoxe est que ce déclin spectaculaire de la gauche dans les urnes ne réduit en rien sa puissance dans l’espace public. C’est même le contraire: à mesure que son pouvoir politique rétrécit comme peau de chagrin, son hégémonie culturelle ou sociétale se renforce. Sa prétention à définir le cadre d’une » pensée citoyenne « , les normes d’une société « inclusive », les impératifs d’une sémantique » équitable » est plus grande que jamais.
L’école et l’université rongées par les luttes intersectionnelles, l’impôt comme matrice de la pensée économique, la radio publique trop souvent réduite aux évidences progressistes, le divertissement inféodé au politiquement correct, la magistrature soumise par pans entiers à la pensée déconstructice, en sont les preuves.
Le grand défi de la droite ? Que la défaite politique de la gauche mette un terme à cette présence invasive de prétendues certitudes.