La maison brûle et l’on regarde ailleurs, disait Jacques Chirac en évoquant le réchauffement climatique. Cette formule choc qui a marqué bien des esprits, pourrait s’appliquer à une autre préoccupation majeure, celle du vieillissement de la population.
Flagrant depuis des années au sein de l’Union européenne, le phénomène s’accélère dangereusement. En 2021, le nombre de décès a dépassé celui des naissances de 1,2 millions d’individus !! Comme si douze villes de 100.000 habitants avaient été rayées de la carte. A ce rythme là, il y aura un jour plus de maisons de retraite que d’écoles ! La France n’est pas épargnée, même si elle est moins touchée que l’Allemagne ou l’Espagne. En Italie, la population pourrait être divisée par deux d’ici à la fin du siècle …
On s’inquiète, avec raison, du creusement de notre dette ou de la montée de l’inflation, mais on ignore que l’urgence est aussi démographique. Notre équilibre économique en dépend. C’est à l’aune du profil de sa population que l’on mesure le tonus, le dynamisme et les capacités d’un pays à affronter l’avenir. Il est ainsi regrettable que cette dimension ait été ignorée dans le débat sur la réforme des retraites. Pareil déni d’anticipation est coupable.
Ainsi, moins il y a d’habitants dans notre pays, et plus la dette par français grimpe vertigineusement. Le vieillissement de la population risque aussi de chambouler fortement notre généreux et coûteux modèle social. Il repose sur la solidarité entre générations. Mais demain, qu’en sera-t-il s’il y a drastiquement moins d’actifs que d’inactifs. Qui assurera la charge de toutes les dépenses publiques et des retraites ?
C’est à l’évidence toute une politique qui doit être échafaudée et en urgence sur la natalité.